Le Résidence Palace, situé 155 rue de la Loi, a un passé mouvementé et il s'agit d'un complexe composé de différents bâtiments. Le bloc A au front de la Rue de la Loi a été rénové/restauré et un nouveau volume a été ajouté pour le Conseil de l'Union Européenne. Le bâtiment à l'arrière du complexe (le bloc C) abrite le Centre de presse international.

 

Historique

Le Résidence Palace a été construit entre 1922 et 1927. Son promoteur, Lucien Kaisin, voulait en faire un immeuble de luxe tenant à la fois du complexe d'appartements et de l'hôtel. C'est l'architecte Michel Polak qui a été chargé de sa réalisation.

Le Résidence Palace, un joyau de l'Art déco, était divisé en dix « quartiers » et offrait 180 appartements de tailles variables permettant d'héberger plusieurs centaines de personnes. Il disposait aussi de toute une série d'équipements (eau chaude et froide, électricité, chauffage central, monte-charge, court de tennis en toiture) qui en faisaient un immeuble à la pointe du confort moderne.

Le Résidence Palace était bien plus qu'un immeuble à appartements, on y trouvait aussi :

  • deux restaurants
  • un théâtre
  • une salle de conférence et de projection (le Foyer)
  • des salles de réunions
  • une piscine avec bain turc
  • des salles d'escrime et de gymnastique
  • une banque avec coffres-forts
  • un bureau central des postes
  • de nombreux petits commerces

Il était à l'image du rêve de son promoteur : « la petite ville dans la grande ». 

En 1941, l'ensemble est occupé par les Allemands, mais au lendemain de la guerre, le complexe ne se relève pas des réquisitions dont il a été l'objet.

L'Etat belge, à la recherche de vastes immeubles pour y abriter ses fonctionnaires, l'achète en 1947. Dans le prolongement de la rue de la Loi, l'immeuble est idéalement situé. L'Etat le transforme en bureaux pour y héberger le ministère de l'Instruction publique. L'installation des premiers fonctionnaires a très peu modifié l'organisation interne des bâtiments. Les appartements et les magasins sont facilement reconvertis en bureaux, tandis que le restaurant, la piscine et le Foyer restent en activité au service de l'administration.

Réaménagé en 1953, le théâtre sert de cadre aux représentations du Théâtre National et aux répétitions de l'Orchestre National. Déclaré inutilisable en 1975, car il n'est plus en règle point de vue incendie, il est complètement rénové en 1985. Cette rénovation permet de le doter de tous les équipements dignes d'une salle de spectacle moderne, tout en conservant le style propre à l'ancien théâtre.

Les plus grands changements dans l'aspect général du Résidence Palace datent de la fin des années 60. En effet, l'arrivée à Bruxelles des Institutions européennes transforme complètement le quartier. Le « Berlaymont » est construit ainsi que le tunnel sous le Cinquantenaire et le métro. Le rond-point Schuman change complètement d'aspect et les bâtiments au coin des rues de la Loi et Justus Lipsius sont démolis.

Cette démolition dévoile alors les façades arrières du Résidence Palace comme intérieur d'îlot, peu perceptibles donc peu travaillées. Dès lors, pour ne pas ternir le tout nouveau visage du rond-point, il devient nécessaire de construire une nouvelle façade au Résidence. C'est aux fils de Michel Polak que l'on fait appel. Sans démolir le bâtiment sur lequel elle s'appuie, cette nouvelle façade, appelée « extension rue de la Loi » et « extension Justus Lipsius », double la capacité de l'ancien Résidence en y ajoutant un peu moins de quatre cents bureaux.

Quatre niveaux souterrains de parking sont réalisés en même temps. On profite également de l'occasion pour rajeunir le Résidence Palace. Ainsi, au-dessus des corniches, les étages supérieurs des bâtiments A, B et C sont recouverts de plaques faisant disparaître les balustrades qui garnissaient avant les toitures. Les pergolas du restaurant d'été, au Quartier central, sont également enlevées.

Le 20 juillet 2000, le Conseil des ministres belge décide d'aménager un Centre de presse international au bloc C du Résidence Palace.

Le 22 avril 2004, les façades du Résidence Palace ainsi que l'entrée et le couloir du rez-de-chaussée du bloc A sont classés.

Un bâtiment au coeur du quartier européen

Si le Charlemagne, le Berlaymont et quelques autres bâtiments annexes ont permis, un moment, d'accueillir une vague de nouveaux fonctionnaires européens, les installations deviennent rapidement insuffisantes. Dès 1972, le problème d'une extension des bâtiments se pose à nouveau.

Durant une quinzaine d'années, une solution à l'intégration des Communautés européennes dans la ville a été recherchée. Au sein des discussions, le Résidence Palace : fallait-il préserver cet ensemble de bâtiments en l'intégrant au nouveau projet ou, au contraire, le rayer à jamais du paysage bruxellois ? Sa destinée demeura quelques années incertaine !

C'est finalement un projet élaboré par le ministère des Travaux publics qui est retenu. Ainsi les bâtiments A, C et E sont conservés tandis qu'en 1988, les bâtiments B et D sont démolis pour faire place au bâtiment Justus Lipsius, siège du Conseil de l'Union européenne. Lire davantage sur le nouveau siège du Conseil européen et du Conseil de l’UE.

En 2001, l'Etat belge vend le bloc E (chaussée d'Etterbeek) à la société LEX 2000, qui redonne l'affectation originelle au bâtiment (logements), appelé anciennement « Aile des Célibataires ».

Dissociation des techniques - bloc A et bloc C

Lors de la construction du Résidence Palace, les techniques (chauffage, électricité) ont été conçues pour répondre à l'entièreté du complexe. Elles étaient communes et rassemblées au sous-sol entre le bloc A et le bloc C. Comme le bloc A a été transféré à l'Union européenne, chaque bâtiment doit pouvoir fonctionner de manière autonome, notamment dans le domaine technique. La Régie des Bâtiments a réalisé entre 2008 et 2010 les travaux de dissociation des techniques entre bloc A et bloc C et le déplacement des loges. Sur le toit du bloc C, de nouveaux locaux techniques ont été aménagés discrètement grâce au placement de pergolas, reproduites à l'identique de celles qui ornaient à l'origine le bloc A.

Réseau Express Régional (RER)

Suite à la construction d'un Réseau Express Régional (RER), une nouvelle ligne de chemin de fer est aménagée entre Schuman et l'aéroport de Zaventem. A cette fin, un tunnel ferroviaire est réalisé en dessous du bloc A et très partiellement sous le bloc C. La gare ferroviaire et la gare de métro existante sont transformés en une grande gare multifonctionnelle où les différents réseaux de la SNCB et de la STIB sont intégrés. Les travaux ont été réalisés par le SPF Mobilité et Transport.

Restauration et rénovation du rez-de-chaussée

À partir du 1er janvier 2024, la Belgique assurera la Présidence du Conseil de l’Union européenne pendant six mois. Afin de répondre aux besoins du Centre de Presse International (IPC), une partie du rez-de-chaussée du bloc C du Résidence Palace, situé à Bruxelles, sera restaurée et rénovée.

Les travaux suivants seront effectués :

  • Le sol et la fontaine en mosaïque du patio seront rénovés, ainsi que la menuiserie intérieure. L’acoustique sera également améliorée et l’éclairage sera rénové.
  • Dans la salle Passage et les salons adjacents au restaurant, les boiseries et les revêtements muraux seront restaurés, l’acoustique améliorée et l’éclairage renouvelé.
  • L’accueil actuel sera transformé en salon d’honneur.
  • La salle Club adjacente au restaurant sera également entièrement rénovée dans l’esprit Art déco propre au Résidence Palace pour y accueillir un espace VIP.
  • Dans les halls d’entrée Jordaens et Rubens, les murs seront décapés pour retrouver la similipierre d’origine et le sol retrouvera sa finition en mosaïque. Les plafonds et l’éclairage seront également rénovés.

Fiche technique

Adresse : Rue de la Loi 155, 1048 Bruxelles
Propriétaire : État belge
Maître d'ouvrage délégué : Régie des Bâtiments
Occupant : Conseil européen et Conseil de l'Union européenne
Surface cadastrale totale : 15 046 m²

Fiche technique du Résidence Palace (bloc C)

Propriétaire du bloc C : État belge
Occupant : Centre de Presse International (IPC)
Maître d’ouvrage : Régie des Bâtiments
Bureau d’études : T. Henrard – Eve Depré
Entrepreneur : SOCATRA S.A.
Durée des travaux : octobre 2023 – fin 2023
Coût : 1,2 million d’euros hors TVA

 

Dossier actualisé en novembre 2023.